Posted in La voix de la scep
12 décembre 2020

Journal de bord d’un confiné – Partie 1

Journal de bord d’un confiné

Arthur, un de nos fidèles lecteurs, a souhaité nous partager le récit de son confinement particulier. Vous pourrez suivre ses aventures à travers 6 épisodes qui seront diffusés chaque semaine. Bonne lecture !

Partie 1 : un plan foireux

Octobre 2020 : au fur et à mesure que les mesures pour ralentir l’épidémie se durcissent, mon moral sombre lentement, et je m’enferme dans une routine de procrastination. Mes cours à l’ESCP, qui m’ont toujours fait profondément chier, sont désormais accessibles en visio, ce qui me permet de rester affalé dans mon lit, d’allumer mon ordi quand le cours commence, et de me rendormir, pour décuver de la cuite ou de l’insomnie de la veille.

Jusqu’ici, rien de très original.

Mais cette routine, lente et insidieuse, s’immisce partout dans ma vie. Ma créativité et ma détermination se mettent également à pâtir de mon manque d’activité physique et intellectuelle.

Eh oui, moi qui m’étais targué, durant le premier confinement, d’avoir une imagination décuplée, moi qui avais passé les six derniers mois à écrire et m’enregistrer sans arrêt, moi qui avais cru guérir définitivement du syndrome de la page blanche, je me retrouvais à m’enliser dans des maquettes inachevées de morceaux que je m’étais promis de sortir en septembre !

Les rumeurs plus que bruyantes d’un nouveau confinement finirent de m’achever : je m’imaginai alors dans quelques mois, avachi dans ma chambre sous un monceau de sacs Uber Eats, en train de binge watcher une énième série Netflix décevante.

Au cours d’une soirée bien arrosée, je me rappelai alors que mon cousin Simon, en stage de 3ème année, travaillait à l’ambassade d’Athènes.

Mieux encore, il m’avait proposé, il y a quelques mois, de venir le rejoindre une semaine. Je l’appelai, et, sans hésiter, pris mes billets pour une semaine, à partir du 25 octobre.

Étant doté d’un karma absolument hors du commun, je me rendis compte, deux jours avant de partir, que mon odorat avait quasiment disparu. Il était trop tard pour me faire tester en France, et la perspective de passer deux semaines confiné dans un hôtel à Athènes ne me réjouissait guère, mais celle de rater une telle opportunité d’évasion me tracassait encore plus. Une infection soudaine des dents de sagesse la veille de mon voyage me décida à quitter la France : j’avais vu selon des sources plus ou moins sûres que la perte d’odorat était un de ses symptômes potentiels, et je me persuadai, en toute mauvaise foi, qu’il était impossible que j’aie le COVID.

Ces vacances commençaient mal, très mal, d’autant plus qu’en arrivant en Grèce, je fis évidemment partie du tiers des voyageurs à me faire dépister. A mon arrivée, j’essayai tant bien que mal de me confiner chez mon cousin, le temps d’avoir les résultats. Ce furent les 24 heures les plus longues de ma vie. A chaque vibration de mon téléphone, je sentais mon petit cœur de hamster frôler la crise cardiaque, redoutant de recevoir un message du gouvernement Grec.

La journée passa et… toujours rien !

J’étais libre.

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