Une 70’s mania 40 ans plus tard ?

Par Élisa Elluin

Tout comme en mode, il semblerait que le vintage fasse son effet en musique.

Difficile de passer à côté de nombreuses publicités télévisées qui exploitent la musique rock des 70s jusqu’alors appréciée, en grande majorité, uniquement par les initiés. En 2013, la maison Dior revête une image rock dans sa nouvelle campagne publicitaire en présentant le (beau) Robert Pattinson sur un fond de Whole Lotta Love de Led Zeppelin. En 2015, c’est à la belle Nathalie Portman (pour satisfaire tout le monde) de jouer les enfants rebelles dans une campagne rythmée par la mélodie de Piece of My Heart de Janis Joplin. Chanel ne fait pas exception à la règle puisque début 2015, la marque présente Gaspard Ulliel pour le parfum Bleu sur le titre-reprise de Hendrix All Along The Watchtower.

 

            Si le groupe du guitariste Jimmy Page est un classique et une légende pour les adeptes du rock, Led Zeppelin n’est pas un incontournable pour tout le monde. De même pour Janis Joplin, qui ne rentre au mythique Grammy Hall of Fame Awards qu’en 2002 pour sa reprise du titre Me And Bobby McGee pourtant créée plus de 30 ans plus tôt.

Pourtant, tous font face à un phénomène de démocratisation de leurs créations, ou du moins, de leurs plus connues. Piece Of My Heart se trouve en l’espace de 3 ans à la fois dans une publicité de Dior et de Mentos… la vulgarisation a bel et bien atteint son apogée !

 

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Quant à ceux qui passent leur début de samedi soir devant l’émission de Nikos Aliagas, ils auront évidemment reconnu le début du mythique Immigrant Song de Led Zep’, reprises maintes fois, notamment dans le 3e volet du film d’animation Pixar Shrek 3 lors de la rébellion de Blanche-Neige (Why not !). La popularisation est bien en marche. Espérons seulement que de tels titres ne finissent pas assimilés à un générique d’émissions télévisées ou à un dessin animé, comme a pu l’être de trop nombreuses fois Don’t Stop Till Get Enough de Michael Jackson pour le loto…

 

Ce phénomène n’épargne pas la plupart des artistes emblématiques des années 70 et 80 et encore moins le groupe Queen. Formée en 1970, le groupe londonien est considéré comme le plus grand groupe britannique de tous les temps, devançant les Beatles ou les Rolling Stones, selon un sondage britannique de 2007.

Mais il serait faux de croire que la gloire du groupe se situe durant sa période d’activité de 1970 à 1991, date de mort du chanteur. Au contraire ! Son rayonnement n’a fait que croître après la disparition de Freddie Mercury. Le phénomène se répète une fois de plus, peut-être parce que le talent avant-gardiste du groupe ne pouvait être compris que quelques décennies plus tard par une majorité (ou du moins encore mieux apprécié au regard de son succès de l’époque). En effet, les sons baroques et les effets psychédéliques tant appréciés par le groupe sont mal reçus dans un premier temps par le public non britannique puisque leur album Queen II se vend très mal aux Etats-Unis. Disons qu’il s’agira d’une exception puisque très rapidement, le groupe connaît une renommée internationale à partir de 1975 avec Bohemian Rhapsody qui sera le 3e titre anglais le plus vendu de tous les temps.

 

Et pourtant, les titres de Queen n’ont jamais été autant repris que de nos jours. Entre spots publicitaires, musiques de films et de comédies musicales ou encore hymnes de coupes du monde, Queen semble doter ses œuvres d’une éternelle jeunesse, ou du moins d’un style, d’une modernité qui trouve son écho de nos jours comme en témoigne le succès en 2014 de The Greatest Hits, album le plus vendu de tous les temps au Royaume Uni et en Irlande.

Another One bite the Dust met en scène Al Pacino dans Sea Of Love. Depuis, la chanson n’a cessé d’être reprise par les publicitaires de téléphonie mobiles et d’automobiles.

Comment s’explique cette renaissance, si renaissance il y a, de la culture musicale des années 70s ? En réalité, il semblerait que ce phénomène s’explique par le fait que les grandes figures du rock des années 60 à 80 ont peut-être toujours exercé une sorte d’admiration, voire même ont pu constituer un modèle de valeurs propres au genre et de révolte auprès de la nouvelle génération. En témoigne l’invasion des logos des groupes rocks présents sur les vêtements, les posters, et même dans l’art, même si, bien sûr, il faut faire abstraction de l’impact du travail marketing immensément responsable de ce phénomène.

La fameuse « Tongue and Lip design » des Rolling Stones est bien plus qu’un simple symbole de groupe de musique, elle est devenue une marque. Ceci explique qu’elle fut achetée au cours d’une vente aux enchères pour la somme de 63 000€ en 2008. Et plus de 50 ans après leur création, le groupe demeure un mythe vivant incarnant dans l’imaginaire contemporain tout une culture rock qui rime avec excès, liberté et surtout espoir.

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