25 mai 2016

Le Festival Paris Fringe, Shakespeare vs Molière(s)

Le Festival Paris Fringe, Shakespeare vs Molière(s)

Festival international de théâtre en anglais du 23 au 29 Mai

par Corentin Jaouen

Alors que le petit monde culturel émerge à peine de la liesse cannoise, c’est au théâtre de se parer des ses habits de gala à l’occasion de l’indolente mais médiatique Nuit des Molières qui a pris racine cette année aux Folies Bergères.

Mais à l’ombre de cette grande messe du théâtre et de son effusion de smokings, coup de théâtre : Streams a choisi de ne pas céder à l’aveuglante effervescence médiatique et a préféré filer à l’anglaise pour se rendre 10 mètres plus loin au creux du théâtre Les feux de la rampe afin d’assister à la lumineuse cérémonie d’ouverture du Festival Paris Fringe.

Ce choix courageux n’a bien entendu aucun lien direct avec le fait que n’étions pas invités à la Nuit des Molières.

paris fringe 2

But what is the Paris Fringe ?

 

Le Fringe Theatre, littéralement théâtre « en marge » des institutions théâtrales, rend ses lettres de noblesse à la scène comme un lieu de créativité et d’échange culturel. C’est une certaine idée du théâtre qui se matérialise dans un festival réunissant l’espace d’une semaine 16 spectacles présentés par des artistes du monde entier avec comme point d’orgue l’universalité de la langue de Shakespeare et la profondeur des thèmes abordés.

Après New-York, Sydney, Amsterdam ou Prague, c’est à Paris de combler l’anomalie de son absence en passant à l’heure anglaise.

Le public est venu en nombre pour garnir les sièges rouges de ce charmant théâtre et s’amuse des gesticulations de l’hote de ces bois, le talentueux et babélien metteur en scène Eric Bouvron (Sud Africain, Français, Egyptien, Ovni ?), décalé et drôle dans sa posture flegmatique et par ailleurs victorieux d’un Molière un peu plus tard dans la soirée, un peu plus loin dans la rue.

Les différents protagonistes du festival se dévoilent, jonglent entre les langues et se rient des clichés à l’heure de retracer le fascinant cheminement artistique du festival. Le public rit et applaudit même s’il (je) ne comprend pas toujours l’humour anglais ni l’anglais d’ailleurs.

C’est surtout l’occasion d’entrevoir l’hétérogénéité des spectacles de la semaine : délire solitaire et lyrique, one-man-show « sociétal », théâtre interactif ou comédie musicale, il y en a pour tous les goûts.

Coup de cœur enfin pour la virtuosité de la troupe d’improvisation de comédie musicale « NEW- The Improvised musical » qui a su faire chavirer dans l’enthousiasme une salle d’abord incrédule au rythme de la créativité et du culot.

Mais plus que tout, c’est l’ivresse artistique qui enveloppe le festival qui est plaisante, par sa teneur en rencontres improbables, en ateliers et en débats enivrants et anglais.

 

Prends ça, Molières.

 

Pour plus d’informations : http://www.parisfringe.org/fr/fringe.html

 

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