Intox by Streams : ça tourne mal en 5119
15h58, chaleur tiède, jour de pleine lune, foule s’arrachant la feuille de présence pour signer au plus vite et quitter cet enfer ; tous les éléments étaient réunis pour que la tempête éclatât ! Une voix perça par-dessus cette abracadabrantesque fin de cours.
« Nan mais Monsieur à chaque fois vous donnez la feuille à signer au dernier moment !! Nan mais Monsieur, c’est pas normal, ça fait trois semaine qu’on vous le dit. C’est n’importe quoi !! c’est votre boulot de faire ça, si vous êtes pas capable de le faire….gna gnagna Vous faites exprès c’est pas possible. C’est pas moi le prof !». Insolence et ton colérique…
C’est sous ces assauts verbaux réitérés que le clash du mardi 4 février s’amorça. Violence et fracas ainsi peut-on résumer cet épisode qui ébahit non sans stupéfier les spectateurs de cette bonne vieille salle 5119. Alors que la violence atteignait son comble, les supporters de la salle choisissaient leur camp haranguant les deux protagonistes qui toisaient leurs biceps face-à-face.
Malmené dans un premier temps, totalement médusé par la situation, M. Picquet honorable professeur d’opération et management fut mis en échec (et mat) à la première manche. Cependant, une fois la surprise passée du quelconque intérêt – quoique véhément – émanant d’un élève en 3h pour son cours, M. Picquet piqué dans son honneur trouva les ressources nécessaires au sursaut au plus profond de lui. L’ancien numéro 1 de la promotion Escp 1972 en contrôle de gestion puis futur grand directeur de l’organisation des machines-outils de l’usine de Kinder surprise retrouva le brio de ces gloires passées, et renversa la table par ces quelques mots : « comment vous vous appelez au fait ? Hein, pardon je n’ai pas entendu ». Un silence pesant parcouru la salle, suivi d’un « ayez au moins le courage de vos opinions ». L’émérite Picquet sortait vainqueur de ce clash digne d’un de nos fiers collèges.
Un grand sage africain écrivait autrefois « Savoir parler c’est autant dire que se taire », il semble que certains auraient effectivement gagné à se taire.
Et si comme disent les Anglais every cloud has a silver lining, que l’on pourrait traduire pour nos bilingues par à toute chose malheur est bon, cette altercation eut au moins le mérite de réveiller l’auditoire de la salle totalement assommé par 3h de cours dont le principal objectif aura été d’apprendre à faire des flèches de couleur…