« Extraordinaire coup de tête de mon Basilou »
Par Joris Largeron
Incipit
Les plus fidèles l’auront remarqué, aucun article Streams n’est venu cette année narrer les hauts et les bas du CF ESCP, l’ami Quentin Predignac fut en effet bien plus inspiré côté XV ESCP.
Les vrais diront que les matchs de cette année furent moins propices à des récits homériques, les rageux diront que je suis juste trop light, la vérité est sûrement entre les deux.
Pourtant ce match est arrivé, ce fameux match référence, ce match dont on se souviendra minute par minute en fin d’année, voire plus encore. Il a pour cela fallu attendre la dernière joute de l’année quand, le couteau sous la gorge, nous entrâmes ce samedi 17 décembre porte de Versailles sur une belle pelouse synthétique.
Avant d’en arriver là, le CF avait connu des hauts et des bas, une trajectoire en dents de scie atteignant son paroxysme lorsque le CF alterna entre un sévère 1-7 encaissé contre Dauphine et un 10-0 infligé à SMS.
Les Bleus ciel s’étaient, grâce à cette large victoire, frayés un chemin vers le second tour du championnat de France universitaire. Pendant ce temps, l’équipe B allait au courage chercher le droit de jouer la montée au S2 en s’extirpant d’une première phase de poule piégeuse. Mais voilà, il en fallait plus. L’an passé, le CF s’était offert un billet pour le final VI de la Coupe de France des ESC à Clairefontaine. Inimaginable de sortir au premier tour cette année.
Et pourtant, au sein d’une poule de 3 à la suite du forfait de EM Normandie, la défaite 3-1 à Rennes plaçait l’ESCP dans une situation délicate : défaite interdite pour cette réception de Neoma Rouen.
Distribution
Pour ce match couperet, les Scepiens étaient affaiblis par l’absence de Luc El Magnifico Lepage (adducteurs), de son maître à jouer BM Lopes et de ses Italiens déjà rentrés au bled.
Coach Nico pouvait cependant s’appuyer sur le n-ième retour de Nico Jean pour son n+1ème jubilé.
Le technicien scepien d’aligner l’équipe suivante :
- Numéro 1) ALLLLLLLLEXXXXXX Président Douillet dans le cageot
- Numéros 2) et 3) Eliott Allouche, la pépite de Neuilly arrière droit, Maxime De Noirmont son pendant à gauche, pour son 3827270ème match pour le CF
- En 4) et 5) une charnière centrale plus axée sur le duel que sur la relance avec Pierrot Litzelmann et Largeron (moi-même en fait), étonnamment pas blessé.
- Numéros 6) 8) et 10) Un triangle de « bulldogs » au milieu : Richie Caillé McCaw en sentinelle avec Kenenisa Molter Bekele et Charles Rudisha Salvanet légèrement devant lui (en théorie).
- Devant eux en 7) 9) et 11) un trio éclectique : Vendel venant apporter sa touche technique à la droite d’un Nico Jean que l’on ne présente plus, le couloir gauche ayant été animé par un Nelson Metivier taille patron.
1ère Mi-temps
Sous pression mais confiants, les Scepiens marchent vers le rond central pour le protocole d’avant-match. Poignées de mains rugueuses, regards noirs, la tension est palpable des deux côtés.
Le coup d’envoi est donné sur le coup des 19h, c’est parti pour 90 minutes.
Neoma se montre vite dangereux par l’intermédiaire de son numéro 9 aussi costaud que rapide, le Jonah Lomu des ESC.
Cependant, le CF plie mais ne rond pas notamment grâce à une intervention bien sentie de Maxime à qui Nicoach ne manque pas de rappeler : « prends du recul Max, les 3 autres derrière c’est des charrettes ».
Le trio du milieu remet vite la main sur le ballon et les 3 zouaves combinent à la perfection avec nos 2 ailiers, ça dédouble avec les latéraux, ça joue en une touche, ça trouve Nico Jean dans les pieds, c’est football champagne. La domination technique est vite récompensée puisqu’un long coup franc de Charles est repris à bout portant par Nico Jean, 1-0.
La pression scepienne s’accentue, Nico dribble le gardien mais ne peut conclure, la charnière centrale, impériale dans les airs, est dangereuse à chacune de ses montées sur corner tandis que le portier rouennais se montre décisif à plusieurs reprises sur les frappes de nos milieux.
Mais ce qui devait arriver arriva. Douillet, pas inquiété pour un sou depuis le début de la partie, est pris à contre-pied sur une frappe anodine contrée. Terrible, des images que l’on n’aime pas voir.
Le CF est sonné mais fait bloc et tient vaillamment le 1-1, synonyme de qualif, jusqu’à la mi-temps.
Touché à la cheville, Largeron cède sa place à Basile Caillé. Vendel sera peu après remplacé par Rayane. La force du CF samedi : des remplaçants top-niveau pour mener la bataille de la seconde mi-temps.
2nde Mi temps
Le CF recule mais tient bon, Théo Caillé fait don de son corps à la science en taclant de la tête lorsque la vie du CF en dépend, Molter et Capitaine Charles sont partout, la défense muselle l’avant-garde neomienne.
Cependant, il faut marquer, se mettre à l’abri. Et comme souvent lorsqu’il s’agit de marquer contre le cours du jeu c’est un buteur inédit qui s’y colle : surgissant au premier poteau sur un corner bien tapé, Basile Caillé Boli décroise sa tête et permet au CF de prendre la tête, 2-1. Plus qu’à mettre les barbelés.
Théo cède sa place à Dogoui, remonté comme jaja. 3 minutes après, Dougui cède sa place à personne : 10 minutes dehors suite à un carton jaune bien bien bien mérité.
Tâm remplace aussi Nelson dans le couloir gauche au grand dam de l’arrière droit neomien qui tirait déjà la langue.
Et bonnes fêtes à tous
Le CF reste solide. La tension monte et les chevilles frissonnent, les genoux claquent, les protège-tibias portent mieux que jamais leur nom. Dogoui frôle le rouge par 3 fois. Nico, Tâm et Rayane se montrent dangereux en contre pendant que les milieux ferment la boutique. Alex harangue son impeccable défense au moment d’aborder le temps additionnel. Le score ne bougera pas. 2-1, trois coups de sifflet, vestiaire messieurs.
Quel match putain, le pomodoro peut raisonner dans le vestiaire. A tchao bonsoir Neoma, tour suivant pour nous.
Le CF c’est plaisir, et le plaisir c’est de gagner des matchs couperets, avec les tripes et la manière.
Le plaisir, c’est aussi de dire au revoir de la meilleure des manières aux M2 qui disputaient leurs dernières parties pour le CF en cette fin d’année 2016 : Max, So, Théo, Baptiste, bon vent à vous !