Aya n’a qu’à mourir
Quelque part dans un minuscule appartement parisien, un jeudi, 23h02.
Il est trop tôt, beaucoup trop tôt, t’es-tu exclamé quand tu as entendu retentir les premières notes de cet hymne national que tu as sagement appris par cœur, CASSE LA DEMARCHE COMME SAMUEL, SAMUEL UMTITI (ne fais pas l’innocent, tu l’as encore hurlé, tes talents de chanteurs n’ayant d’égal que le talent de DJ de celui qui s’est emparé des platines, ou plutôt du câble Jack.)
Alors oui, c’est trop tôt. Pas assez beurré, sans doute ; ou alors es-tu conscient que ce hit de l’été n’aurait peut-être pas du atteindre l’hiver comme il est en train de le faire. Trop tard, donc. Oui mais voilà, si ton for intérieur hurle à la redite, tu ne peux que te plier à la majorité elle-aussi hurlante.
Je ne mentionnerai volontairement pas ce fameux hymne à l’indépendance et à l’affirmation de la femme face au sexisme ambiant, interprété par une nymphe au nom sonnant étrangement japonais. L’une de nos deux chères listes BDE a décidé de s’en inspirer, et loin de moi l’idée que l’on puisse accuser le média indépendant qu’est Streams de prendre parti de quelque manière que ce soit.
Mais je m’éloigne, car aujourd’hui c’est à toi que je m’adresse. Toi qui hésites à t’emparer de l’enceinte pour balancer du Hugo TSR à plein volume. Toi qui n’oses pas faire part à l’assistance de ta toute nouvelle playlist Electro/Chill/Funk/Hip-Hop/Salade/Tomate/Oignon. Toi qui peut-être même voudrais faire goûter à tes convives tes talents de chanteur. A toi je n’aurai qu’une seule demande : OSE. OSE élever la voix face à l’oppression, ose t’opposer à la tyrannie de la majorité. Sans alcool la fête est plus folle ? Rien n’est moins sûr. Sans Ramenez la coupe, peut-être. Parce que 20 ans après Gloria Gaynor et son cultissime I Will Survive, ce n’était peut-être pas « le moment ».
Parce qu’il y a eu Despacito, Niska et Black M. Parce qu’il y a Vegedream, Dj**** et Marwa Loud. Parce qu’il y en aura d’autres.
Agis. Sois la digue qui stoppera le tsunami et qui rappellera au monde libre (ou du moins à la vingtaine d’individus qui t’entourent à cet instant) que la musique ne se limite pas à ces quelques tubes qui tomberont dans l’oubli aussi vite que Neymar dans une surface de réparation, où Gandalf dans le gouffre de Khazad-dûm.