Le crépuscule d’une idole
C’est arrivé un 24 mars
par Corentin Jaouen
On dit que l’arrêt d’une carrière pour un footballeur est comme une petite mort. Cruyff en incarne parfaitement le contre exemple, forgeant sa légende bien au delà de ses années vertes : le hollandais appartient au cercle très fermé des joueurs mythiques convertis entraineurs de légende.
Il ne jouait pas au ballon, il dansait, le hollandais volant, il dansait. Insaisissable sur le pré comme en dehors, lucarnes comme déclarations au vitriol, Cruyff cultivait l’art du contrepied. Phare d’Amsterdam et Barcelone, looser magnifique en sélection batave, symbole d’un anticonformisme insolent, Johan Cruyff a hissé le football au rang d’art à une époque où les ballons étaient plus lourds. C’est une certaine idée du sport qui est désormais orpheline de son maestro.
Car c’est surtout le crépuscule d’une idole : Cruyff, le passionné, le passionnel, le passionnant, n’est plus. Et c’est comme une petite mort pour tous les romantiques du ballon rond.