Posted in Sport, Vie de Campus
27 janvier 2016

ECE, ce frère ennemi

Par Pierre Donati

21/01/2016, 2e phase des poules qualificatives pour le championnat de France, 3e journée
ESCP 3-0 ECE
Buts : Sébastien Rybka, Nicolas Jean (2)

Une semaine après sa sévère déroute en terre jouvencienne, le CF se devait de remettre les pendules à l’heure au stade Elizabeth à porte d’Orléans dans le barrio du Vendel national, sur ce même stade où il infligea ses premières virgules, ronds points et dribbles alambiqués en tout genre à seulement trois ans et demi.

humiliation
Yannick Bolasie, imitant un joueur du CF

 

Face à lui, le CF a une formation qu’il connait bien. ECE, et son poison, le sheitan, le srab Hichem bien sûr. Sauf que le boug n’est pas là, suspendu. Le match peut donc se dérouler dans une ambiance paisible, propice à une dérouillée d’adversaire. Mais après sa pathétique prestation face aux agriculteurs du 91, les chevilles sont dégonflées et le chauffage baissé côté CF.

L’enjeu est multiple. Tout d’abord écraser l’adversaire direct pour se rassurer, et espérer une victoire d’HEC contre Centrale, qui nous offrirait la possibilité de jouer un barrage pour se qualifier en 8eme de finale du championnat de France : “Montrez moi que la semaine dernière n’était qu’un accident” Coach Nico.

Le groupe est pratiquement le même que contre HEC, Hugo Raclot est absent, Vendel, Ali et Lodovico font leur retour.

La compo, elle, change plus nettement, le système de jeu également, passant de deux 6 et un 10 à un 6 et deux 8, tel un Barça ou un PSG. La compo a de l’allure :

1- Douillet, de retour à son vrai niveau et premier joueur du CF à ne pas blâmer pour son match contre HEC

2- Filippo, qui prend la place du charcutier EA3 touché aux adducteurs. Remplacer un boucher par un boucher, c’est la marque de fabrique du CF

4- Captain Gagneux as usual

5- Lodovico qui remplace le jeune Joris Largeron en défense centrale, peut être trop stressé par l’enjeu la semaine passée.

6- Etienne, la rampe de lancement

7- Monsieur Ben Blandin qui fête son jubilé cet après midi là : tout le CF te remercie pour tes bons et loyaux services.

8- Molter qui redescend d’un cran par rapport à la semaine passée, mais qui n’est pas redescendu d’un ton par contre vis-à-vis de l’arbitre

11- Charles de retour en tant que titulaire après un premier semestre à l’infirmerie (fragilité & épaule en carton-pâte)

10- Donati, sorti à la 60e pour excès d’insolence et manque de sérieux après le coup du « je ramasse l’herbe face à mon latéral droit pour le perturber ». Un grand remerciement à LV10 pour cette brillante idée.

9- Nicolas Jean de retour en tant que titulaire également après quatre mois de maths intensives (contrairement aux apparences tout le CF n’a pas trois neurones hein, même si le pull du CF est imperméable à la validation de toute matière).

C’est avec joie que nous retrouvons notre célèbre peintre-touriste ( et arbitre parfois) en k-way rouge qui avait officié contre Centrale. Mais malgré le fait que je ne porte pas dans mon cœur les individus aigris munis d’un sifflet qui courent sur le même terrain que nous tous les jeudis après-midis, il faut reconnaître qu’il a été auteur d’une prestation correcte. Il nous a peut-être même un peu favorisés sur une action très litigieuse qui aurait pu être le tournant du match. Mais bon, place au récit hein, je ne vais pas non plus raconter ma vie mille ans.

 

Le CF entame la rencontre dominateur, sans pour autant se montrer dangereux dans les seize mètres adverses. Privé de sa star, ECE peine à exister, mais manque  d’ouvrir le score sur une action anodine suite à une mésentente entre Gagneux et Lodovico. Sans suite. La première mi-temps s’enlise, pas grand chose à se mettre sous la dent. Le CF joue en sénateur, n’enchaîne pas assez vite pour casser les lignes et mettre vraiment à mal la formation adverse. Quelques coups francs, sans réussite. Un long ballon de Donati pour Nico Jean dans la surface qui tente la volée, se pensant pressé dans le dos. Toujours rien. Pas de quoi faire les fiers. On est loin du niveau de jeu pitoyable pratiqué la semaine passée, mais l’adversaire n’est pas le même. Le CF sait qu’il doit faire bien mieux pour se donner les moyens d’une qualification.

Mais c’est dans ces moments là qu’intervient un homme. L’homme qui cette saison dira-t-on est à zéro buts, ou quatre tout dépend du point de vue. Deux pour, deux contre son camp. Un mec qui a déjà trouvé un CDI chez Computer Science Information ou plutôt CSC. Un mec altruiste, un gars qui régale tout le monde quoi vous m’aurez compris. Après une action menée de la droite par Ben Blandin, la balle arrive sur Donati aux 20 mètres qui dévie d’une Madjer vers la gauche vers Sébastien Rybka (certains m’ont demandé si c’était fait exprès, je ne me pencherai pas sur ce sujet) monté sur son côté gauche dont le tacle-tir croisé finit dans le petit filet opposé. 1-0. Une action qui n’est pas sans rappeler le célèbre récital mené par Gotze, Reus et Lewandovski à la finition en ligue des Champions contre Malaga en 2013.

Le plus dur est quasiment fait à ce moment peut-on penser, tant l’attaque bleu et blanc rayé d’ECE peine à se montrer dangereuse dans le jeu. L’arbitre siffle la mi-temps, et nous apprenons alors avec dépit la victoire de Centrale 1-0 contre HEC, qui nous condamne à espérer un match nul ou une défaite d’HEC contre ECE lors de la dernière journée, qui hélas nous parait assez peu probable.

Mais bon, tout peut arriver dans ce sport qui consiste à taper dans une gonfle. Cependant, la consigne est claire. Continuer à jouer, à marquer, pour au moins avoir la sensation d’avoir rempli le contrat. Pour ne pas se bouffer les couilles si ECE parvenait à faire un résultat la semaine suivante. Le CF reprend sa marche en avant, et Nicolas Jean nous gratifie d’une action de classe dont il ne sera malheureusement pas récompensé : contrôle aux 20 mètres, demi-volée sans élan qui va s’écraser sur la barre, à deux doigts de la péter en deux. Un potentiel but de psychopathe. Foutus poteaux carrés hein.

Mais malgré cette illumination le CF est poussif, moins concentré, et vient alors le tournant de la deuxième mi-temps. La seule vraie action dangereuse de la rencontre pour nos amis informaticiens. L’attaquant, lancé en profondeur se présente seul face à Douillet, mais vient alors le retour miracle de Captain Gagneux. Un tacle rude, mais jugé propre par l’arbitre, litigieux par les joueurs de la Scep et leur coach, inadmissible par les bleus et blancs rayés qui commencent à se prendre la tête à deux mains et crier à l’assassin. Vous l’aurez compris c’est l’action litigieuse dont je vous parlais plus tôt hein. ECE est abattu, la suite est une formalité pour le CF, ou plutôt une formalité pour Nico Jean, qui plante un doublé en toute détente, le premier en débordant sur la droite et envoyant un missile seul face au goal ; le deuxième un véritable laser parti de la gauche, croisé. C’est propre. Eh mec dis nous si t’as pas le temps. « Salut j’ai pas couru depuis quatre mois je fais un match et demi je plante deux buts ». OK.

Malgré plusieurs tentatives de frappes enroulées d’Ali, le score reste figé à 3-0. Le contrat du jour est au moins rempli. Battre ECE et espérer donc un semi-miracle la semaine prochaine. Le CF compte sur ECE, coach Nico et Gagneux s’en allant même leur offrir des bières dans leur vestiaire à la fin du match. Un peu suceur certes, mais rusé. Hélas même le frère jumeau de notre bon Théo Caillé, défenseur central d’ECE a du mal à croire à un autre score qu’une défaite de sa formation contre les laboureurs de Jouy. Après un match aller qui avait tourné au vinaire du fait d’un élément perturbateur et un second plutôt bonne ambiance, le CF sera donc le premier supporter des informaticiens bleus et blancs rayés contre HEC. ECE, pour vous montrer à quel point on compte sur vous je ne conclurai même pas cet article par un « les quatre points et salut, on vous marche dessus ». Même si c’est pas l’envie qui me manque.