Les supporters du PSG, boutés hors du Parc
par un fondateur de Streams
Entre impatience et sifflets : le Parc, paradis des footix
“Parfois, au bout de 10 minutes, quand on fait tourner le ballon et qu’on n’arrive pas à trouver des failles, on entend deux ou trois sifflets”, peste Serge Aurier, le latéral droit du Paris Saint-Germain. Indeed l’ambiance du Parc des Princes a radicalement changé depuis l’instauration du plan Leproux en 2010. Un plan courageusement mis en place par le président du PSG de l’époque, Robin Leproux, mais qui n’est pas parvenu à faire un juste tri entre la minorité de supporters qui avait rendu ingérable la situation au sein et au abords du Parc, et ceux qui ne faisaient que soutenir leur équipe avec ferveur. Un plan maintenu et renforcé par les nouveaux actionnaires qataris et qui révèle “l’impuissance des pouvoirs publics à combattre les hooligans sans emmerder la très grande majorité des supporters du PSG qui n’a pourtant absolument rien à se reprocher”, rapporte Nicolas Hourcade, professeur agrégé de sciences sociales à Centrale Lyon et auteur d’un papier intitulé Principes et problèmes de la politique de lutte contre le hooliganisme en France.
Le PSG au-dessus des lois
Sous couvert de lutter contre la violence, les pouvoirs publics restreignent les libertés des supporters, qui ne sont plus traités comme des citoyens normaux, et répriment la seule force d’opposition au football business. Mais le premier acteur qui écrase les libertés fondamentales des supporters aujourd’hui, c’est le PSG – mis en demeure deux fois par la CNIL (Commission Nationale de l’Information et des Libertés), pour le fichage illégal de ses supporters. Et ça commence à se savoir. Les messages des groupes de supporters ligués contre la politique du PSG sont de plus en plus relayés par les médias – Le Monde, Eurosport, L’Equipe, L’Express, So Foot… Des supporters une nouvelle fois recalés du stade Charléty à l’occasion d’un match de l’équipe féminine du PSG ce mercredi 14 octobre 2015 alors qu’ils étaient munis de billets. Faut-il être optimiste et penser que les ultras feront un jour leur retour dans l’enceinte du PSG ? Difficile à dire. Difficile de le concevoir quand on entend un haut responsable de la sécurité du Parc interrogé en caméra cachée par les équipes de Canal + dire clairement :
“On a une politique qui est de choisir notre public (…) ils n’ont aucune chance de revenir”.
Un mec pas timide qui reconnait aisément que la sécurité du Parc sélectionne les supporters à la manière d’un vigile à l’entrée d’une boîte, et rétorque au journaliste qui lui assure que c’est illégal “ça veut rien dire ‘c’est pas légal’, mais qu’ils aillent devant un tribunal, honnêtement ils peuvent le faire, ça va prendre trois ans, ils vont se fatiguer. Y a pas de problème”. Un discours qui ne décourage pas les associations de supporters comme l’ADAJIS (Association de Défense et d’Assistance Juridique des Intérêts des Supporters), qui grâce à son projet “Sauvons le 12e homme” de crowdfunding a pu réunir plus de 15 000 euros sur Wejusitce.com et entend bien les utiliser pour recourir aux tribunaux, lorsque le PSG violera les droits fondamentaux de ses supporters. Gardons l’espoir qu’un jour le Parc vibrera à nouveau grâce à ses supporters indignés.
Pour en savoir plus :
https://www.facebook.com/Adajis-Paris-SG-Fans-692678827426367/