Posted in La voix de la scep
4 février 2021

Journal de bord d’un confiné – Partie 3

Arthur, un de nos fidèles lecteurs, a souhaité nous partager le récit de son confinement particulier. Vous pourrez suivre ses aventures à travers 6 épisodes qui seront diffusés chaque semaine. Si vous avez raté l’épisode 2 cliquez ici -> http://streamsescp.com/nos-lecteurs-ont-du-talent/journal-de-bord-dun-confine-partie-2/

Partie 3 : L’aventure n’est jamais finie

Deux jours avant de repartir, la mort dans l’âme, vers ma chère patrie confinée, deux filles que j’avais rencontré quelques jours auparavant me proposèrent de fuir, une fois de plus, les tentacules du Covid.

Remettons l’évènement dans son contexte : il est 5h du matin, la soirée d’anniversaire de mon cousin arrive à son terme et, tandis que je m’ouvre une dernière bière, je songe à ce beau voyage, tout ce chemin parcouru, qui s’arrêtera dans deux jours. Alors même que l’alcool triste commence à prendre progressivement le contrôle de mon humeur, Agathe, une amie de mon cousin, et Lydia, la meilleure amie d’Agathe, me proposent une idée absurde.

Partir aux Canaries pour aller bosser dans une ferme.

Au début, je crois à un canular. Etant doté d’une naïveté exceptionnelle, je reste sur mes gardes et demeure convaincu qu’elles se foutent de ma gueule.

Mais… non, toujours pas. Elles continuent, sans en démordre !

Je finis donc par les croire, et, très vite, par être emballé par le projet.

La veille de mon départ pour la France, nous avons fait une dernière soirée chez mon cousin. Mon avion étant très tôt, je décidai de ne pas dormir.

Plein de bonnes résolutions, je m’apprêtai à partir avec une bonne marge d’avance, quand je me rendis compte que j’avais perdu mon portefeuille, avec ma carte d’identité dedans. Je me mis alors à le chercher partout, à retourner l’appartement de mon cousin, sans succès.

Je m’imaginai alors, paniqué, devoir rester confiné en Grèce, sans papier d’identité, mes perspectives de voyage s’effondrant tout d’un coup.  Sur les conseils foireux de mon cousin (« j’ai un ami qui a déjà vu un type passer à la douane sans passeport »), je me rendis à l’aéroport, muni d’une simple photo de ma carte.

Par miracle, personne ne me demanda de papiers d’identité jusqu’à l’embarquement, et je me surpris à espérer pouvoir rentrer en France. Quand l’énorme fonctionnaire Grec qui examinait les passeports se mis à froncer les sourcils, et me dit d’attendre sur le côté, les quelques espoirs que j’avais formé s’effondrèrent. Je poireautai jusqu’à ce que tous les passagers soient rentrés dans l’avion, m’imaginant déjà la réaction de mes parents apprenant la nouvelle, jusqu’à voir le douanier, haletant, revenir vers moi et lever le pouce. Hébété, je restai planté devant lui, un sourire niais aux lèvres, jusqu’à ce que je comprenne, grâce aux gestes paniqués qu’il me faisait, que l’avion était sur le point de partir !

De retour en France, je restai une semaine à Paris pour travailler ma musique, et décidai, convaincu par la proposition des filles que j’avais rencontré, de partir aux Canaries.

Muni d’une tente, d’un sac à dos et (cette fois-ci) d’un passeport, je pris l’avion, direction Tenerife.

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