Tu sais que tu fais une dépression post-prépa quand…
Tu dors 14h par nuit.
Tu es constamment fatigué.
Tu passes ta vie chez toi à mater des films.
Tu te mets des caisses au Q mais pas pour faire la fête, pour oublier la déprime.
Pour qu’tu rigoles faut qu’tu picoles.
Mais quand tu rentres saoul à la casa, t’as une phase de nostalgie plus coriace qu’à l’accoutumée.
T’as même plus envie d’avoir envie.
Tu ne pratiques plus le sport de chambre.
D’ailleurs tu te tapes même plus de crasseuses.
Ou alors tu t’en tapes 10 par jour.
Tu te fais chmire en cours.
Tu les passes sur Facebook mais dans le fond tu te divertis pas pour autant.
Tu bouffes 4 repas par jour, mais attention, 4 vrais repas. Le deuxième diner est devenu une institution.
Logiquement t’as faté comme un lard. Etrangement tu t’en bats les couilles.
Dans le fond tu t’en bats les couilles de tout.
Tu es aigri et irritable. Tu pourrais fonscar un type dans le métro parce qu’il avance pas assez vite.
T’as failli prendre du sursis après que le fait divers ait été évité de justesse le jour où un type t’as effleuré en descendant du wagon sans s’excuser.
Tu te laves les dents que quand tu vas voir des gens que tu connais. Pour aller faire les courses ? Rien à chmire.
D’ailleurs tu vas faire les courses en survet’. En fait, t’es souvent en survet’.
T’as déjà au minimum une absence dans chaque matière dès la deuxième semaine de cours. Tu t’en beurres les reins, de toute façon tu sais que t’iras au rattrapage. “On verra plus tard”.
T’as abandonné tous tes projets de faire une licence d’éco/de droit/de maths. “La prépa m’a donné le goût du labeur. Moi l’année prochaine, je suis chaud pour continuer les maths ou l’éco. Je vais m’inscrire à la fac en parallèle”. Ma bite ouais.
T’es devenu timide.
Tu parles pas.
Tes congénères te cassent les couilles. En particulier ceux qui jactent.
Ton meilleur soce ? C’est ta télé.
Tu ressembles de plus en plus à ce mec :
Tu te surprends à songer que la prépa, c’était pas si mal. T’avais l’esprit occupé tout ça…
Tu fais des rêves chelou. En somme tout se barre un peu en couilles. Le Moi, le Ca, le Surmoi…On sait plus trop qui est qui.
Tu te demandes ce que tu fous là. Pas seulement ce que fous en école, ce que tu fous dans la vie. En fait tu traverses une phase assez mystique. Tu t’interroges sur le sens de la vie, mais aussi sur le sens des pigeons, des lampes, du tip-ex. T’es au bord du craquage. T’es “limite nervous breakdown”.
Tu trouves que t’as une tête de uc’.
T’as zéro assurance. T’as l’impression d’être vierge comme la forêt amazonienne. Quand quelqu’un te sourit de façon lascive dans la rue, tu paniques et lui montres maladroitement tes chicots mal lavés. T’as perdu le mojo.
T’es aussi loin du mojo que les yeux de Sid le sont l’un de l’autre.