Les conséquences environnementales de la consommation de viande
En France, nous consommons en moyenne près de 90kg de viande par an, soit trois fois plus que la génération de nos grands-parents. Il existe en effet une corrélation entre le niveau de développement et la consommation moyenne de viande. A l’échelle du monde, les pays riches sont donc les plus gros consommateurs, mais leur consommation tend à décroître progressivement ou à stagner. En revanche, les pays en développement voient leur consommation augmenter fortement.
Au cœur de nos assiettes donc, la viande est toutefois accusée de nombreux crimes écologiques. Tentons de voir lesquels, avant de proposer quelques solutions crédibles aux problèmes qu’elle soulève.
Les émissions de gaz à effet de serre
Le secteur de la viande est un gros émetteur de gaz à effet de serre (GES). Selon la FAO, il est responsable de 14,5% des émissions de GES (dont 9,7% pour les bovins), soit plus que le secteur des transports. Et si le bétail contribue faiblement au rejet de CO2, il est responsable de près de la moitié des émissions de méthane, dont le potentiel de réchauffement est 25 fois supérieur à celui du CO2.
Afin de réduire la production de méthane lors de la digestion des ruminants, plusieurs chercheurs estiment qu’un supplément d’algues dans le régime alimentaire des bovins diminuerait efficacement les émissions de méthane. Une solution aux émissions de GES dues à l’élevage bovin pourrait donc résider dans l’alimentation des bêtes.
La déforestation
70% des terres agricoles sont destinées à nourrir les animaux, qui sont de plus en plus engraissés avec du blé, du maïs et du soja OGM, et non plus avec de l’herbe. Ainsi, plusieurs millions d’hectares sont défrichés chaque année pour laisser place aux pâturages. On estime que 70% de la déforestation est liée à l’agriculture, notamment au Brésil.
La déforestation est d’autant plus grave qu’elle met en péril la biodiversité tout en réduisant la surface des forêts, qui sont de véritables puits de carbone. Depuis début 2021, la forêt amazonienne émet d’ailleurs plus de carbone qu’elle en absorbe.
Les pandémies
Enfin, l’agriculture et la déforestation engendrée augmentent les contacts homme-animal. Une conséquence de ces derniers est la plus forte probabilité de transmission de maladies animales à l’homme : les zoonoses. 70% des maladies émergentes, comme Ebola, ou des pandémies, comme la Covid-19, seraient des zoonoses.
Sans parler de la pollution et de la maltraitance animale engendrées par l’élevage intensif, et à l’heure où l’urgence mondiale est de réduire les émissions de GES dans tous les secteurs d’activité, une consommation excessive de viande dans un monde en pleine croissance démographique ne semble pas être viable. Quelles solutions existe-t-il ?
Réduire notre consommation de viande
Pour réduire les émissions de GES, réduire la consommation de viande apparaît être une solution adéquate. L’ONG Greenpeace estime que la consommation mondiale de viande doit diminuer de moitié d’ici 2050 afin de respecter les accords de Paris. En Europe de l’Ouest, nous devrons réduire notre consommation de viande jusqu’à 80%.
Plus encore, il semble aussi approprié de réduire notre consommation de viande rouge, beaucoup plus émettrice de GES que la viande blanche. En effet, alors qu’un kilo de bœuf a un coût carbone de 59,6 kg équivalent CO2, celui d’un kilo de volaille est de 6,1 kg équivalent CO2.
S’abstenir de manger de la viande une fois par semaine, à la cantine par exemple, peut déjà avoir beaucoup de conséquences positives. Selon Greenpeace, si un quart des enfants français choisissaient un menu végétarien par semaine, les émissions de GES liées à l’alimentation dans les cantines pourraient diminuer jusqu’à 19%.
La consommation d’insectes
Une autre solution pourrait être de substituer une partie de notre consommation de viande par la consommation d’insectes. En 2021, ce sont près de 2 milliards d’êtres humains qui consomment déjà des insectes dans plus de 90 pays, principalement en Asie.
Les insectes sont en effet une excellente alternative aux protéines animales, les protéines d’insectes contenant tous les acides aminés essentiels. Par ailleurs, la production d’insectes a un très faible impact sur l’environnement : un élevage d’insectes rejette en moyenne 100 fois moins de GES qu’un élevage de viande classique, et consomme 50 fois moins d’eau.
On aura donc compris que notre consommation de viande actuelle est trop importante, son coût environnemental étant insoutenable à long terme. Toutefois, on a vu que des solutions existaient. Et s’il n’est pas nécessairement question de se priver du goût si unique de la viande (car réduire ne veut pas dire supprimer), il convient en revanche d’être conscient de ses implications.
Cet article vous est proposé par un membre du Noise, à l’occasion de la Semaine du Développement Durable.