31 janvier 2016

Moi présidente du Skloub

 

Par Alexandre Lepoutre

 

Avec sa série « Moi Président », Streams s’immisce dans le monde particulier qu’est celui des associations étudiantes et tente d’en comprendre le fonctionnement. Fenêtre ouverte sur ce drôle d’univers.

Le premier volet est consacré au Skloub – ski club d’ESCP – et à sa présidente Anouk Le Terrier.

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“Il ne suffit pas de faire l’idiot en soirée ou d’avoir une taille de soutif en plus pour entrer dans une asso. Croyez-moi, c’est comme un monde politique.”

 

Douaisienne, Intégralienne, Victoria Angel le samedi soir et cavalière le dimanche : étais tu-conditionnée pour devenir présidente du Skloub ?

 En arrivant de Douai et d’Intégrale, c’est vrai qu’on arrive en terrain connu ce qui facilite l’intégration. Mais il n’y a pas de profil pour devenir présidente du Ski club et c’est justement ce qui m’a plu. Il faut montrer un aspect très coercitif, montrer aussi qu’on aime « s’enjailler ». Pour ma part, j’ai prouvé ma motivation en étant présente pour l’asso et en aidant à l’organisation des événements.

Considéré comme « the most powerful and respectful association of ESCP Europe » (selon https://www.linkedin.com/in/jacquesbourgeois) ou encore « la- meilleure – asso », le Skloub est en tout cas une des plus anciennes. Un mot sur son histoire et ses défis d’aujourd’hui ?

Le Skloub existe depuis 1947, ce qui en fait une des plus vieilles assos de l’ESCP. La force de notre association réside dans cette ancienneté et donc dans son réseau. J’ai pu rencontrer des anciens du ski club lors d’entretiens ou pendant mon stage. L’échange y est forcément facilité et l’atmosphère beaucoup plus détendue. Pour l’asso en elle même, c’est aussi l’opportunité de décrocher des partenariats.

Aujourd’hui, nous organisons deux séjours au ski, un week-end inter-écoles puis une semaine. Nous sommes très « ski cool », beaucoup moins axés sur le ski en compétition. Pour l’avenir, nous avons le projet d’organiser un « WEPN entreprise ». Le but serait d’inviter des entreprises et favoriser les échanges entre étudiants et professionnels dans un cadre plus informel et festif.

“Être président, c’est aussi savoir déléguer”

Retour sur votre dernier événement de décembre dernier, le WEPN (Week-End Premières Neiges) a accueilli plus de 200 personnes. Un succès ?

Oui, nous ouvrons chaque année cet événement à plusieurs écoles (HEC, ESSEC, Polytechnique etc.) en leur proposant un week-end de trois jours à Val Thorens. C’est surtout une belle opportunité pour créer des liens entre les étudiants dès le début de l’année. Pouvoir vivre des choses hors contexte, en dehors des salles de cours, c’est ça qui est vraiment le plus en école de commerce. Le bilan du dernier WEPN est très positif : du beau temps, une super ambiance, et de la casse limitée !

Donc plus de bouteilles écoulées que de pistes dévalées ?

Ça dépend pour qui ! En organisant l’évènement, on profite peu de l’un ou de l’autre mais il suffit de savoir équilibrer le ratio entre les deux.

Justement en tant que présidente, quelle est ta responsabilité dans ce genre d’événement ?

Il y a d’abord une responsabilité budgétaire, je suis engagée à titre personnel si l’asso devient insolvable. Je suis aussi responsable pénalement donc je dois veiller à ce qu’il n’y ait pas d’accident pendant les événements avec cette peur de retrouver quelqu’un dans la neige un peu trop alcoolisé. Sinon, on a la chance d’avoir au Skloub une équipe très soudée ce qui permet de mieux répartir les tâches. Etre président, c’est aussi savoir déléguer.

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“Contrairement à l’image que l’on peut avoir du Skloub, “l’enjaille” n’est pas son point d’honneur”

D’ailleurs, comment est financé le Skloub ?

En réalité, nous sommes déficitaires sur l’événement du WEPN. On a donc besoin de se faire une marge sur la semaine ski – très légère cette année car elle se déroule pendant les vacances scolaires et dans une grosse station. Sinon, nous avons aussi un partenariat très important avec le cabinet d’audit Mazars depuis 5 ans.

Comme dans toutes les assos, la machine infernale des intros opère, comment fonctionne celle du Skloub ? Suffit-il de « poser sa ‘teille»  un mercredi soir pour pouvoir espérer y entrer ?

Contrairement à l’image que l’on peut avoir du Skloub, “l’enjaille” n’est pas son point d’honneur. Il n’y a pas besoin non plus d’être du 16ème pour y entrer. En fait, on commence à recruter un peu plus tardivement que d’autres assos pour mieux apprendre à connaître les gens, à voir comment la promo se dessine et repérer aussi les bandes de potes. Même si on essaie de se diversifier, le but est d’avoir à la fin une team très soudée.

Et le ski dans tout ça ?

Oui bien sûr, la présence à nos évènements est d’ailleurs un critère de recrutement. Mais encore plus que le ski, c’est vraiment l’idée d’avoir un projet qui puisse tenir à cœur, dans lequel la personne s’engagera. Une fois dans l’asso c’est assez chronophage, nous avons tous des responsabilités et nous nous engageons chaque année auprès de 200 personnes.

Tu es également une fille de la bonne Simone, un dilemme s’impose : Maître Gims ou David Bowie ?

Clairement Maître Gims ! En réalité, j’ai été intro à la radio en prônant mes gouts pour la musique commerciale. Je ne leur ai rien caché et j’ai découvert beaucoup de choses. Aujourd’hui, je suis tout aussi contente d’avoir ma bande de potes du Skloub que celle de la radio.

Une question d’actualité s’impose. Nous apprenons cette semaine la démission de Christiane Taubira du gouvernement pour « désaccord politique majeur ». Le dernier désaccord politique majeur qu’a connu le Skloub ?

Les désaccords concernent très souvent les intros pour lesquels personne n’est jamais d’accord. Il faut savoir écouter la majorité mais en même temps imposer son avis. Plus largement, on revient toujours à cette confrontation entre assos ou certains jouent plus que leur vie. Il ne suffit pas de faire l’idiot en soirée ou d’avoir une taille de soutif en plus pour entrer dans une asso. Croyez-moi, c’est comme un monde politique.

Le plus débile de l’asso ?

Armand, ou Romet quand il s’agit des filles.

 

WEPN - Edition 2015
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