Tout est possible à Escpression – Rencontre avec le président actuel de l’asso
Hello Nejib, merci de nous avoir accordé de ton temps pour cette ITW, peux-tu te présenter ainsi que ton association ?
Nejib : Je suis Nejib Sabeur, je viens de la prépa Lavoisier à Paris et moi avant d’arriver à l’ESCP je voulais Call ON’U car je voulais être diplomate plus tard. Et venu le SMAQ, ou à mon premier repas , j’étais à la même table qu’Adrien Frantz, l’ancien président d’Escpression. Sur le moment, on s’est parlé comme si je parlais avec un préma et ce n’est qu’en rentrant du SMAQ que j’ai su que c’était le président d’Escpression. Vu que l’on s’est super bien entendu, je me suis dit trop bien, l’asso va être trop bon délire ! Et je suis allée au 1er OL, ou c’était Escpression X Call ON’U, la team Escpression était super cool et Call ON’U aussi. J’ai donc candidaté aux 2 et j’ai eu Escpression. Ensuite, le projet de passer de membre à président me plaisait vraiment beaucoup et la fonction aussi m’intéressait. Et ce qui m’a donné envie de devenir prez de l’asso est le fait de gérer tous les event comme les concours d’éloquence avec les autres écoles, le choc des assos et aussi le choc des parisiennes et la liaison avec le programme “c’possible”… et je trouvais ça très stimulant.
Après un an de mandat en tant que prez d’Escpression, peux tu citer un avantage et un inconvénient de cette expérience ?
Nejib : Je vais commencer par le côté négatif, et pour moi ça a été nettement la gestion des ghosts. C’est compliqué quand par exemple on doit avoir 4 personnes pour un concours d’éloquence, et 4 personnes pour gérer le choc des assos et des parisiennes. On a un gros moment de rush entre février et mars, avec le choc assos et des parisiennes et la fin des concours avec la FFDE (Fédération française de Débat et d’Éloquence …). À ce moment-là, on a besoin de beaucoup beaucoup de monde, et quand on arrive à rassembler, sur 20 personnes, que la moitié, c’est compliqué de tout gérer. Par contre le gros avantage c’est que l’on touche vraiment à tout, je ne suis pas cantonné à juste faire des “c’possible”, ou des débats parlementaires. Personnellement, j’aimais beaucoup les “c´possible” et les concours d’éloquence et moins les débats parlementaires mais j’ai eu la chance d’aller à Strasbourg pour faire un débat parlementaire contre eux et en même temps j’ai fait des concours d’éloquence contre l’ENS ou la Sorbonne. Cette capacité organisation me sert beaucoup dans la vie de tous les jours et être très formatrice, notamment dans la gestion des groupes !
Et quel a été ton meilleur souvenir ?
Nejib : Le choc des assos de loin, parce que premièrement on s’y est pris tard, on a commencé à contacter les prez d’asso 2 semaines avant échéance, on garde aussi un super souvenir du moment où on a dû trouver les sujets. On a beaucoup ri pendant les prestations comme celles d’Afroscep ou ESCP Liban, tribunes et Call On’u aussi, et on a réussi à ramener beaucoup de monde. c’était génial, l’ambiance était trop, et la régi avait tout bien géré. On ne s’attendait pas à autant réussir surtout qu’on s’y est pris si tard, on a évidemment eu des galères de dernière minute, mais c’était trop bien. Dons sans hésiter, c’est mon meilleur souvenir !
Avec du recul, qu’est ce que cette expérience en tant que prez d’Escpression t’a apporté ?
Nejib : Premièrement la nécessité de créer et gérer un groupe solide et maintenant j’en vois la nécessité avec le team building. Deuxièmement la gestion des événements quand on a plein d’imprévus, quand on doit prévenir l’admin, courir voir la régi ou les prez d’asso ect… On apprend à travailler en amont et surtout on comprend l’importance de l’adaptabilité. Par exemple, on a dû gérer le fait que l’orateur de FDB soit tombé malade au moment du choc des assos et au dernier moment j’ai appelé Archi de FDB enfants. Au dernier moment, il a pris le texte et a réussi à faire la plaidoirie devant tout le monde. Pour résumé, ça oblige à “think outside the box”, quand on a un problème, il vaut mieux toujours trouver une solution et pas se lamenter sur son sort.
Pour revenir à l’asso, penses tu-que ça serait faisable qu’Escpression soit plus présent au sein de l’ESCP, pour plus faire participer les asso et la vie de campus?
Nejib : Historiquement il n’y a que deux gros events tournés vers les assos mais en exclusivité pour Streams, on compte faire un concours d’éloquence interne à la Scep sponsorisé par un cabinet de conseil et d’ensuite participer à leur concours pour gagner un lot. Ça se ferait avant de partir en S2 vers décembre. On souhaite commencer cette série pour que ça devienne “l’event d’Escpression” avec un réel accompagnement des candidats, ils peuvent nous envoyer des messages et nous on sera là pour leur répondre, et un sujet libre avec un thème imposé par le cabinet .
Peux-tu nous expliquer le programme “C’possible” de cours d’éloquence ?
Nejib : C’est une association avec qui on est en collaboration, la présidente est Emmanuelle Lartigue. Leur but est de fournir un enseignement à plein de soft skills dont l’éloquence à des lycées classés REP (Raison d’éducation prioritaire) . Pour cela, ils font appel à nous, en nous envoyant un message sur un groupe whatsapp commun avec eux pour nous communiquer les créneaux, par exemple. Donc quand ils nous envoient les créneaux, on est libre de les prendre ou de ne pas les prendre. On peut le faire à 1 ou 2 et parfois il y a des observateurs comme le nouveau mandat qui va nous observer pour leurs premières sessions. Donc pendant 2h on leur fait faire des exercices d’éloquence et ça commence par des jeux comme “il était une fois”, où la première personne raconte le début de l’histoire en improvisant, et la personne d’après doit aussi continuer en improvisant tout en se souvenant de ce que la personne d’avant a dit, pour travailler l’improvisation. Ensuite, on change très vite vers des exercices de groupe, c’est là où ils commencent à être moins timides, à davantage s’exprimer. Par exemple, on organise des concours de pitchs, en leur donnant une entreprise comme Haribo; on leur dit qu’ils doivent nous vendre le projet d’un bonbon génial qui va faire des ravages… Ils se confrontent dans ce concours et puisqu’ ils sont en groupe et qu’ils se connaissent, commencent à être plus relâchés entre eux et avec nous . Au final, on a plein de moments cools avec eux, ils sont à fond, se défendent avec tous plein d’arguments … Ils sont super à l’écoute et kiffent ces deux heures passées avec nous. À la fin, on en ressort toujours avec un sourire.
Est ce qu’à chaque fois vous vous rendez dans les mêmes classes afin de les voir évoluer ?
Nejib : Non sur le principe c’est à chaque fois en “one shot”, mais les professeurs nous recontactent pour nous remercier. Même après deux heures, on voit déjà un impact entre le début et la fin même s’ils ne vont pas se transformer en le Général De Gaulle, mais on voit déjà qu’ils adoptent un vocabulaire beaucoup plus adapté selon l’exercice. Par exemple, quand on leur demande de faire un pitch, ils vont avoir un vocabulaire plus soutenu et naturel, ils arrivent à gérer plus leur niveau de langues. De notre côté, on espère leur avoir donné une étincelle et éveiller leur curiosité. On a tellement de propositions de plein lycées différents, du coup on ne peut pas se permettre de venir dans les mêmes classes.
Au niveau des membres de l’asso, c’est sur la base du volontariat, et l’année dernière, au moins la moitié des membres y sont allés. Personnellement j’en ai fait 3 et un nouveau de prévu ce mois-ci. Les personnes qui intègrent Escpression, c’est pour plusieurs raisons, certains ce n’est que pour les “C’possible”, en général ils peuvent en faire 5 ou 6 dans l’année, et à côtés ils peuvent être moins tentés par les concours d’éloquence, même s’ils y ont été formés.
Peux-tu nous parler de tes 1er expériences de “C’possible”.
Nejib : La première fois j’étais spectateur avec l’ancien Prez et j’en suis sorti effrayé à l’idée de devoir en faire un et de devoir parler devant une classe pendant deux heures. En plus il n’a pas eu de chance, avec une classe peu respective. Pour le premier que j’ai animé, je l’ai faite avec Amélie, et ça s’est trop bien passé, c’était trop drôle. On leur a fait faire un exo où l’un était un PDG qui doit virer deux personnes et chaque personne doit se défendre. Les dit employés se battaient avec des arguments. C’était mon meilleur “c’est possible”. J’en suis sorti premièrement hyper fier d’avoir aidé ces jeux, deuxièmement avec des abdos en fer car j’ai fait que rigoler, et en plus on avait reçu un mail de là prof qui nous demandait aussi des retours sur les performances des élèves . Puis, j’en ai refait, donc c’était la meilleure conclusion ! J’ai jamais eu de classe peu réceptive en plus donc que que de bonnes expériences.
Pour conclure, quels conseils donnerais-tu au prochain prez d’Escpression ?
Nejib : Je lui dirai de faire plus de Team building, C’est ce qui a beaucoup manqué à mon mandat je trouve. Ça peut être un autre WEI, un laser game, une semaine ensemble, car c’est quelque chose qui fédère énormément les membres des assos. Avec du recul, je n’en ai pas fait assez lors de mon mandat. Sinon, du côté de la gestion, ça va venir tout seul, pour tout le reste, il y aura des formations … et le plus important pour moi c’est vraiment le TB. J’ai kiffé mon année, il y a eu des gens là et super cool avec une super ambiance.
Et plus largement, au nouveau mandat ?
Nejib : Je leur dirai de vraiment kiffer, ce n’est pas un devoir chiant de marketing. Tout ce que vous allez faire va vous servir dans la vie de tous les jours, c’est l’enseignement majeur que j’en garde; c’est utile de savoir faire une présentation sans stresser. Étant prez, cette expérience m’a enlevé le stress avant de monter sur scène. Par exemple, avant mon premier choc, je tremblais, j’étais pas serein … et quand tu te lances, tu oublies tout. Et maintenant avant un choc ou une présentation, je pense à l’après, je me dis quand je vais commencer à parler, tout va bien se passer et au final tout se passe bien ! Et ça va être le cas pour le prochain mandat, au bout du deuxième, du troisième choc … ça va être beaucoup plus fluide.
Conseil n°1 : Profitez, faites plein de chocs ça va vous être utile et vous apprendre plein de choses.
Conseil n°2 : Faites des “C’possible” car c’est trop bien de former des personnes qui ne sont pas encore formés à l’éloquence. On peut se dire au début qu’on est illégitimes à le faire. Au moment des formations, ce sont les M1 qui forment et les préma observent et accompagnent une ou deux fois. En parallèle, ils sont formés par la FFDE (fédération française de débat de d’éloquence) aux débats parlementaires et à l’éloquence ou à la plaidoiries. Ce sont vraiment des professionnels comme des avocats … en plus ils sont formés par nous lors de permanences toutes les semaines entre 18h et 20h, lors desquels on fait des exo de débats ou de plaidoiries et ensuite on va au Q tous ensemble. Il ne faut jamais se croire illégitime à le faire, on est plein au début à n’avoir jamais été formé à l’éloquence dont moi. Au début des sessions, les élèves sont un peu réticents, mais au bout de trente minutes, ça se délie et au bout d’une heure ils sont motivés et rigolent avec nous. C’est super enrichissant, et dites vous que vous aidez votre prochain. Et pour les élèves qui en bénéficient, ce n’est pas une heure de cours chiant, c’est deux heures ludiques.
Le mot de la fin ?
Nejib : En décembre, on organise un concours interne d’éloquence de l’escp, ouvert à TOUTE la Scep (en français), géré par ESCPression , vous pouvez être géré par tous les membres de l’asso. Et on espère vous voir nombreux, avoir plein de candidature et faire un beau concours !
Merci beaucoup Nejib, on te souhaite une bonne continuation pour la fin de ton mandat. À bientôt !
Interview réalisée par Anne-Fleur Ounnas et Claire Selosse, membres de Streams.