Interview François Fourmentin, ancien ESCP, cofondateur du Cercle des Langues

Interview d’un entrepreneur, François Fourmentin, cofondateur du Cercle des Langues, une start-up spécialisée dans la formation professionnelle à l’anglais. 

https://www.cercledeslangues.com/

  • Merci de nous avoir proposé cette interview. Pourriez-vous vous présenter rapidement s’il vous plaît ?

Bonjour, je suis François Fourmentin, j’ai 34 ans et j’ai été diplômé de l’ESCP en 2013! J’ai toujours beaucoup aimé les langues ce qui m’a amené à co-fonder le Cercle des Langues en 2019. J’ai eu la chance de lancer cette boîte il y a bientôt 5 ans et je prends plaisir tous les jours à travailler sur ce projet. 

  • Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel depuis votre sortie de l’ESCP et comment cela vous a conduit à fonder Le Cercle des Langues?

A l’ESCP j’ai fait un certain nombre d’expériences professionnelles en finance: audit, fusion acquisition et private equity et puis à la fin de mon parcours un stage dans une start-up. Je voulais acquérir les bases de la compréhension de ce qu’est une entreprise via la finance d’entreprise. Puis à la sortie de l’ESCP j’ai été consultant en stratégie pendant deux ans chez Simon Kucher & Partners. Ce métier me plaisait bien car j’alliais un côté quantitatif, analyse de données et un côté quali, donc un métier vraiment intéressant. Au bout de deux ans, j’ai tâtonné pendant quelques mois pour me lancer dans un autre projet. En 2017, j’ai fondé ma première boîte, Tuteur Privé, un organisme de soutien scolaire. Des tuteurs de grandes écoles donnaient des cours à des lycéens et élèves de classes préparatoires. Puis mon associé m’a rejoint et deux ans après, on a changé de projet pour le Cercle des Langues. Pourquoi? Pour faire plus de langues et le marché de la formation professionnelle s’ouvrait. Aujourd’hui ça fait quatre ans qu’on est lancé et on a une quarantaine de salariés et 120 professeurs qui travaillent en freelance. 

  • Pouvez-vous nous parler des services proposés par Le cercle des Langues et comment ils répondent aux besoins de vos clients?

Nous offrons actuellement des formations exclusivement en anglais. Nous avons créé une méthode appelée CCC, qui propose des cours particuliers, des cours en e-learning et des cours collectifs, et tout cela à distance. Les clients, que nous appelons les élèves. Nos élèves ont tous plus de 25 ans et sont principalement en activité (99%) car ils utilisent le CPF pour se former à l’anglais (Compte Personnel de Formation). Ce capital de formation peut être utilisé par chaque travailleur pour se former dans des domaines divers (data science, menuiserie, langues, etc.). Les élèves viennent chez nous grâce à ce mécanisme de financement mais nous avons également une clientèle BtoB. Ce sont des entreprises qui souhaitent former leurs salariés pour les envoyer travailler à l’étranger ou pour communiquer avec des clients internationaux. Nous proposons des cours avec des professeurs natifs, un carnet de suivi dans l’espace en ligne de l’élève, et globalement un contenu moderne et une approche académique plus adaptée. Nous proposons également des cours collectifs avec une vingtaine de créneaux par semaine, avec un maximum de 5 élèves par cours, ainsi que des modules en ligne de différents niveaux sur plusieurs thèmes (business english, everyday english…). Le programme de formation est personnalisé pour chaque élève. 

  • Comment avez-vous utilisé votre expérience dans le conseil et la finance pour vous aider dans la création et la gestion de votre start-up? 

Ça m’aide énormément. Le fait d’avoir fait une prépa, une école de commerce, on garde souvent cette référence. On en garde de bons souvenirs. Je m’occupe de la partie finance au sein de l’entreprise, donc ça m’aide beaucoup et au global en tant que chef d’entreprise il faut avoir ces éléments. 

Je pense qu’on ne peut pas bien gérer une entreprise si on n’a pas une bonne compréhension globale du fonctionnement de l’entreprise, notamment financière et comptable. 

Le conseil en stratégie m’a beaucoup apporté en termes de méthodes de travail, d’intensité de travail, d’exposition, de gestion client, mais aussi de gestion de base de données. C’est un métier où l’on travaille sur des problématiques très différentes et il faut donc être capable d’ingérer rapidement de l’information et la mettre en forme tout en apportant des visions innovantes. Toutes ces méthodes me permettent aujourd’hui de travailler très efficacement. 

  • Quelles sont, selon vous, les qualités essentielles pour se lancer dans l’entrepreneuriat? 

Selon moi la qualité première est vraiment la résilience. Il faut avoir un courage à toute épreuve et pouvoir encaisser des évènements plus ou moins difficiles. Au début, le parcours est semé d’embûches et c’est normal, il faut juste être capable de l’accepter et d’avancer. Je pense qu’il faut être plus que bon académiquement. Il y a une sorte d’état d’esprit entrepreneurial. Oser prendre des risques, les assumer, être pragmatique, trouver des solutions, c’est selon moi les qualités recherchées chez un entrepreneur. 

Mais il faut aussi chercher une adéquation entre ce que j’aime faire et ce que le marché me permet de faire. S’il n’y a pas de marché malheureusement le projet ne fonctionnera pas, car finalement il faut des clients pour que l’activité puisse avancer. Donc c’est trouver un équilibre entre ce qui nous anime et ce que le marché nous permet de faire. 

  • Comment vous adaptez-vous aux défis du marché et de la concurrence dans le secteur des langues? En quoi se distingue le Cercle des langues?

C’est marrant parce que quand je me suis lancé, il y avait beaucoup de concurrence, le marché de la formation à l’anglais était en pleine lancée. D’ailleurs, mes proches me l’ont dit, ils pensaient que le marché était saturé et qu’on ne pouvait plus se lancer dans ce domaine. Mais il y a des gens qui veulent uniquement faire de l’innovation de rupture, une idée complètement nouvelle et révolutionnaire. Moi je voulais plus faire de l’innovation en continu, je savais justement que sur le marché de la formation linguistique il y avait une clientèle, et justement c’était rassurant. On a voulu apporter quelque chose de nouveau, notre propre méthode sur ce marché. Par exemple, on facilite considérablement l’entrée en formation car notre service est 100% digitalisé, et cela plaît aux clients. Finalement, je pense que la concurrence est saine et j’aime bien quand il y en a.

  • Quelle est votre vision pour l’avenir du Cercle des Langues? Quels sont vos objectifs à court et long terme?

Aujourd’hui on ne forme qu’à l’anglais. Personnellement je suis assez fan de l’allemand, donc j’aimerais bien développer d’autres langues. Puis on souhaite aussi développer davantage le BtoB. Et pourquoi pas plus tard se lancer dans d’autres pays en proposant des méthodes spécifiques… 

  • On entend parfois que certaines personnes ont une gêne à s’exprimer en anglais, comment vaincre cette gêne/peur selon vous?

Le but de la plateforme est de faire en sorte que les élèves soient à l’aise. Déjà, on veut qu’une personne de 70 ans puisse naviguer sur l’outil et comprendre facilement, c’est-à-dire un outil facile d’utilisation. Notre objectif c’est de montrer aux élèves qu’il n’y a aucun problème à faire des erreurs, l’objectif est de parler, de se mettre à l’épreuve et d’oser. On encourage et on motive les élèves à oser, c’est le mot clé.

  • Est-ce que votre entreprise délivre une certification aux élèves en fin de formation? 

En effet, à la fin de la formation ils doivent passer une certification pour utiliser le mécanisme de financement du CPF. On propose notamment le TOEIC et le Linguaskill. Ce sont des tests assez standards, mais en réalité ce n’est pas notre priorité. Il faut que l’élève puisse avoir des notions qui lui soient propres, utiles dans son travail et cela ne correspond pas toujours à 100% avec ce qu’est demandé dans ces tests. L’idéal serait de se former en continu. Mais malheureusement on constate que les langues passent souvent après les formations métiers. 

  • Pouvez-vous nous partager une anecdote ou un moment clé dans l’histoire du Cercle des Langues qui vous a marqué? Ou une anecdote sur votre relation à l’anglais.

Alors une anecdote drôle qui nous est arrivée récemment, je pense à une professeur qui m’a appelé après un cours, elle avait été un peu perturbée parce que l’élève était arrivé torse nu au cours. Mais ce sont des cas rares et loufoques. Mais sinon, parmi les évènements qui m’ont marqué, il y a forcément la première vente, même si ce n’était que 2,60€, le premier recrutement ou encore le premier team building. 

  • Qu’est-ce qui vous plaît le plus aujourd’hui dans votre métier?

Ce que j’apprécie ce sont 3 points: la performance, l’exactitude et l’esprit d’équipe. 

J’adore lancer de nouvelles choses, quel que soit le domaine.  Mon animal totem est le castor, c’est un animal ingénieux, qui aime construire et ça me correspond bien je trouve. Par exemple, j’ai adoré construire le site web et tout le parcours client. 

  • Un conseil pour la fin aux étudiants de l’ESCP? 

J’utilise souvent le concept japonais de l’ikigai, ce qui fait sens dans la vie de quelqu’un. Je dirais aux étudiants qu’il faut trouver une activité qui réunit 3 choses: est-ce que je suis bon dans cette activité? Est-ce qu’on est prêt à me payer pour ce que je fais? Est-ce que ça me plaît? Si on suit ces trois principes, on met les chances de notre côté pour faire un métier qui nous plaît au quotidien. 

Interview réalisée par Mareva, Victoire et Céline, membres de Streams.

Un grand merci à François Fourmentin et à Bénedicte Schmitt pour leur accueil.

Lien vers le site du Cercle des Langues: https://www.cercledeslangues.com/

Lien vers les certifications: https://www.cercledeslangues.com/formation/certifications-anglais

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